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Congo Peace Network réunit les autorités et les jeunes de Goma pour réfléchir sur comment mettre fin à l’insécurité et la justice populaire

Du 1er au 2 octobre 2020, Congo Peace Network a organisé un débat citoyen à l’intention des autorités politico-administratives, judiciaires, policières, militaires ainsi que les jeunes de la ville de Goma dans un débat citoyen sur le thème : « Le droit à la sécurité et la justice populaire dans la ville de Goma : Rôles et Responsabilités » dans le but  de faire une analyse sur  les causes profondes de l’insécurité et de la justice populaire en province du Nord-Kivu en général et en ville de Goma en particulier d’une part, et d’autre part, de réfléchir sur des pistes de solutions en insistant sur des actions à mener pour  éradiquer l’insécurité et contribuer à la réduction des cas de justice populaire afin d’enrichir le débat sur la promotion des droits humains et la bonne gouvernance  au Nord-Kivu en général et en ville de Goma en particulier.

En effet, l’alinéa 1er de l’article 52 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour, garanti le droit à la sécurité pour tous les citoyens. Cependant, lorsque l’Etat n’arrive pas à s’acquitter de cette obligation de sécuriser la population, cette dernière n’hésite pas à mettre en place des mécanismes de défense en recourant à la vindicte populaire en lynchant ou brulant vifs les présumés bandits.

Des bandits ou voleurs attrapés par la foule sont tabassés. Ce spectacle est fréquent à Goma ainsi que dans certaines grandes villes de la RDC. Si certains ont eu la vie sauve grâce à l’intervention de la police, d’autres par contre, ont été battus jusqu’au point d’y trouver la mort sans aucune autre forme de procès.  Parmi les causes de la justice populaire en tant que conséquence de l’insécurité qui sévit dans la ville de Goma, les participants au débat citoyens ont identifié entre autres :

  • Le manque de confiance de la population à l’endroit des autorités
  • L’absence de l’autorité de l’Etat
  • La lenteur et lourdeur des enquêtes judiciaires,
  • La corruption qui gangrène les système judiciaire et carcéral congolais
  • Le trafic d’influence
  • L’ignorance de la population sur différents rouages et méandres du fonctionnement de l’appareil judiciaire
  • La pauvreté, les fractures sociales, la consommation abusive ou frelatée d’alcool et de la drogue,
  • L’exode rural, le chômage et l’absence d’occupations pour les jeunes,
  • Le manque d’éclairage public dans certains coins de la ville et déficit des éléments de la police et
  • Insuffisance des éléments de la PNC et inexistence des CIAT dans certains quartiers

Que faire pour mettre fin aux cas de justice populaire dans la ville de Goma ? A cette question, les participants ont proposé quelques pistes de solution pour barrer la route à cette pratique qui s’observe de plus en plus dans la ville de Goma, notamment :

  • Renforcement de la confiance entre la population et les autorités judiciaire d’une part, et entre la population et la PNC d’autre part
  • Sensibiliser sur la citoyenneté positive ;
  • Equiper la police et tous les services de l’ordre pour le rendre professionnels ;
  • Encadrement des jeunes
  • Mobiliser la presse au travers des émissions éducatives ;
  • Procéder à la réforme de l’éducation, notamment le cours d’éducation à la citoyenneté dans les universités
  • Vulgariser différents instruments juridiques sur la procédure judiciaire ;
  • Renforcer les cadres de concertation de base ;
  • Matérialiser la question relative à l’indépendance de la justice ;

Ce débat citoyen s’inscrit dans le cadre de l’exécution du projet de Congo Peace Network « Engagement communautaire pour l’exercice des droits et devoirs dans les entités locales au Nord et Sud Kivu », par lequel il veut contribuer à l’engagement des autorités locales, des jeunes défenseurs de droits humains et des populations des entités territoriales dans le respect des droits de l’homme et l’appropriation de la gouvernance locale.

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