Congo Peace Network a animé un dialogue social en date du 11 mars 2020 dans le territoire de Nyiragongo, au Nord de la ville de Goma, un dialogue social autour du thème « l’apport des autorités et des défenseurs des droits humains pour le respect des libertés publiques et la prévention des violations des droits humains dans le territoire de Nyiragongo », une façon pour CPN de renforcer la collaboration et la coopération entre les membres de la communauté et les décideurs à recourir au dialogue comme instrument de la consolidation de l’État de droit et un outil efficace pour la prévention des abus et violations des droits humains.
Après une session de formation de deux jours soit du 9 au 10 mars 2020, à l’intention des autorités politico-administratives, policières et militaires, de l’ANR et de la DGM ainsi que la société civile et les jeunes des club de paix CPN du territoire de NYIRAGONGO sur le thème : « Les Droits humains et les techniques de plaidoyer pour le respect des libertés publique en RDC » ; dans le but de renforcer les capacités des autorités administratives et sécuritaires des entités locales, des leaders de la société civile et des jeunes défenseurs de droits humains membres de clubs de paix de CPN du territoire de NYIRAGONGO, il était temps d’ouvrir l’audience au grand public et aux autorités locales pour faire l’état de lieu de la situation des droits humains et libertés publiques dans leur entité, et proposer des pistes et recommandations pour l’amélioration de leur exercice dans le territoire de Nyiragongo.
Nyiragongo, un des territoires qui compose la province du Nord-Kivu est situé au Nord de la ville de Goma et constitue depuis un certain moment un théâtre des manifestations sanglantes qui dégénèrent le plus souvent en des scènes d’accrochages parfois meurtrier entre les forces de l’ordre et les manifestants, arrestations, incendies, destructions méchantes et autant des facteurs qui ne favorisent pas l’exercice des libertés publiques, et conduisant par ricochet à des violations et abus massifs des Droits Humains.
Pointée du doigt pour abus des droits humains par la population, la police congolaise de Nyiragongo par l’intermédiaire du commandant Fataki Patrick dit Tigre, a fustigé le comportement de la population de Nyiragongo qui refuse à obtempérer aux ordres pourtant légalement données et qui oblige la police à recourir à la force. « En territoire de Nyiragongo, procéder à une arrestation est un véritable casse-tête pour la police. D’abord, ici la population n’a pas la culture de répondre aux invitations de la police. Quand un élément de police va procéder à une arrestation faute de répondre à l’invitation, elle se bute à une résistance farouche non seulement de la part du concerné mais aussi de ses voisins qui se joignent à lui. Et comme force est à la loi, alors nous nous sentons obligés de l’arrêter de gré ou de force », retorque le représentant de la police
Présent au cours des échanges, le bourgmestre de la Commune rurale de Buhumba a profité de ce dialogue pour rappeler à ses dirigés qu’ils n’ont pas seulement des droits mais aussi des obligations. Ainsi, rappellent que leur commune jouit d’une autonomie financière, il a appelé toute la population de sa juridiction à pouvoir s’acquitter de leurs impôts et taxes en vue de contribuer aux charges publiques de la commune.
Durant ces échanges qui ont duré environs 3 heures de temps, le public présent a remercié l’organisation Congo Peace Network pour avoir facilité cet échange citoyen et a émis le vœu aussi bien à Congo Peace Network qu’aux autorités politico-administratives du territoire de Nyiragongo, de multiplier ce genre d’activités car la plupart des conflits dans leur milieu sont dus au manque de communication et de dialogue entre l’autorité et la population.
Ce dialogue et cette session de formation s’inscrivent dans l’exécution du projet de Congo Peace Network intitulé « Engagement communautaire pour l’exercice des droits et devoirs dans les entités locales au Nord et Sud Kivu » dont l’objectif global est d’amener les autorités et les populations des entités territoriales décentralisées à s’engager dans l’appropriation de la gouvernance locale et le respect des droits humains.