Congo Peace Network a organisé une assemblée générale avec des personnes déplacées internes résidant dans les camps autour de la ville de Goma pour la création d’une structure rassemblant les victimes des violences liées aux conflits.
Cette activité s’est tenue les 5 et 6 avril de l’année en cours, dans le cadre du projet « Renforcer l’implication et la participation des communautés affectées par les conflits dans les efforts de paix en cours en RDC ». C’est ainsi que Congo Peace Network a supervisé la création d’une association réunissant les victimes des violences liées aux conflits afin d’envisager leur participation effective aux différents processus de paix en cours en RDC.
Pendant ces deux jours, les membres fondateurs de cette structure ont analysé ensemble les différents articles repris dans leur statut avant de procéder à l’amendement des règlements d’ordre intérieur qui régiront tous les membres désireux d’intégrer l’association.
À l’issue de cette assemblée générale, les membres fondateurs de l’Association des Victimes et Ayant-droits pour le Rétablissement de la Vérité (AVARV) ont procédé aux élections des membres clés de son comité d’administration, permettant à ces derniers de commencer directement les activités relatives à l’avancement de la structure avec les différentes organisations.
Ainsi, ont été élus ce jour, le président et son vice, la coordinatrice ainsi que la chargée d’administration et finance, secondée par un rapporteur.
Heureux de la confiance qui lui a été accordée par ses pairs, Rwaramba Dusabe Jean-Baptiste, élu président, pense que « l’heure est venue de se prendre en charge et de contribuer activement au rétablissement de la vérité pour une paix durable dans la région. Nous avons tant souffert comme ça », s’exclame-t-il, confiant de l’avenir de l’association.
Pour sa part, Faustin Mahoro, représentant des déplacés de Bulengo et l’un des membres fondateurs de l’AVARV, remercie le Congo Peace Network pour l’initiative prise. Il appelle également tous les autres déplacés de guerre et différentes victimes des violences à se joindre à eux afin d’accroître l’impact de leur implication dans les processus de paix en cours en RDC.
Les violences liées aux conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo ont causé d’innombrables victimes, aussi bien directes qu’indirectes. Plusieurs processus de paix ont été entrepris depuis les années 1998 en vue de mettre fin aux conflits et de permettre un processus de réconciliation, de justice et de vérité. Les victimes de ces conflits n’étant pas prises en compte dans la plupart de ces processus, ces derniers se sont généralement conclus sur des récompenses aux acteurs des conflits, les rendant encore plus puissants pour revenir sous de nouvelles et plus dangereuses formes.
Ainsi, l’implication des victimes dans les processus de paix pourrait constituer la pièce manquante du puzzle pour le rétablissement d’une paix durable dans l’Est de la RDC, en proie aux conflits armés depuis maintenant trois décennies.”
Joseph Katusele